Portrait d’artiste – David Conrad

Metteur en scène de la compagnie en compagnie des pouzouères

Né à Saint-Céré dans le Lot, c’est à Toulouse que David Conrad fit ses premiers pas au théâtre et plus précisément au centre socioculturelle Album Mainville du Mirail. Tout en pratiquant l’athlétisme à haut niveau, il interpréta plusieurs classiques comme Molière, Rostand, Racine, et des textes plus poétiques comme Prévert, Nougaro, Ferré…

Mais c’est à l’écriture que David Conrad se consacre pendant plusieurs années. Malgré six pièces à son actif, dont quelques-unes mises en scène, il décide de les supprimer et de requestionner son rapport à l’écriture. C’est d’ailleurs lors de sa formation à la méthode Creative Writing aux Artisans de la fiction à Lyon, qu’il écrit Sun7 café.

En 2014, il fonde la Compagnie ZAD à Lyon. En parallèle, il entreprend plusieurs formations de mise en scène notamment à Malakoff auprès de Véronique Mounib. Afin d’affiner ses connaissances, il suit une formation de directeur d’acteur puis de metteur en scène auprès de Guy-Pierre Couleau à l’Académie Charles Dullin, où il obtiendra ses diplômes. C’est d’ailleurs lors d’un rendu de fin d’étude qu’il entreprend d’écrire et de mettre en scène « Quai de la gare », micro-pièces, qui en appela d’autres et qui deviendra Menaces en tous genre, créée lors du dernier festival d’Avignon et qui sera joué à St Etienne en octobre prochain.

A la sortie de la formation, il prend en charge la mise en scène du Souffle de la Bombe qui sera présenté à Gaillac et Maubourguet en février 2024. Il considère son écriture avant tout comme celle du corps en relation avec son passé de sportif. C’est dans cette démarche qu’il interroge la place de l’Homme dans la société contemporaine. De plus, bien conscient du milieu dans lequel il a vécu, il donne à vivre des personnages souvent pauvres. Ce que l’on nomme dans un jargon plus consensuel “les invisibles”.

En matière de mise en scène, et de direction d’acteur, il choisit le jeu direct de mouvement, où le corps parle tout autant que le texte. La scénographie, les costumes, la lumière et le son participent au décrochage avec le réel afin d’aboutir à un univers décalé. Ainsi, David Conrad se sent beaucoup plus proche d’auteurs de roman et de théâtre d’Amérique latine et américains comme Tennessee Williams. En matière de mise en scène, il est proche du théâtre belge et des univers décalés et Hunderground, comme le Punk et le Post-punk. David aime aussi transmettre puisqu’il intervient dans des établissements scolaires organismes d’état tel que des prisons, psychiatriques UMD (unité de malade difficile) mais aussi auprès de professionnels en d’écriture, mise en scène et direction d’acteur.

© Photographe Gregory Sanchez et le comédien est Quentin Métrop dans le Souffle de la Bombe.