Les enseignements artistiques gersois dans l’attente d’une reprise

oui mais dans quelles conditions ?

L’Adda 32 a toujours été attentive à l’évolution des structures d’enseignements artistiques, et renforce toute son attention en cette période de confinement qui rend l’incertitude encore plus palpable.
Nous avons envoyé à ce jour 128 questionnaires spécifiques aux enseignements en essayant d’être le plus concis possible tout en étant le moins laborieux ; en voici le détail :
– 40 questionnaires pour l’enseignement musical (hors cours privés) ;
– 46 questionnaires auprès des écoles de danse et associations proposant des ateliers réguliers de danse ;
– 40 questionnaires à destination des troupes et ateliers de pratique théâtrale ;
– 2 questionnaires à l’attention des écoles de cirque.

L’enseignement musical en quelques chiffres :
40 questionnaires envoyés.
27 retours à ce jour soit 67.5% de taux de participation (et ce n’est pas fini !!!)
Sur ces 27 retours, 4 structures sont sous la responsabilité d’une collectivité intercommunale, les 23 autres sont associatives.
9 d’entre-elles s’estiment peu à très peu touchées par le confinement (incluant les intercommunales), 10 beaucoup impactées et 6 énormément ; 2 n’ont pas donné d’avis estimant notamment que la prise en charge du chômage partiel n’impacterait pas l’équilibre financier.
Plus de 65% ont déjà entamé les démarches pour du chômage partiel auprès de la Dirrecte.
Des structures comme l’école de musique d’Aubiet, ont prévu de proposer des stages de pré-rentrée pour remplacer les heures non effectuées, d’autres comme Escorneboeuf ont mis en place, quand cela reste possible, des cours à distance.
Enfin, concernant le chômage partiel, des structures comme la Lyre auzanaise (école de musique de Castelnau d’Auzan) ne souhaitent pas y avoir recours, privilégiant les ressources internes d’une part, au risque de fragiliser grandement l’association, et d’autre part pour être solidaire de l’effort national en évitant de monopoliser d’autres ressources publiques alors que la commune et le département participent déjà à l’équilibre budgétaire.

Contact : Françoise Lamarque – chargée de mission musique et éducation artistique – flamarque.addagers@gers.fr

Qu’en est-il des écoles de danse & des ateliers de théâtre ?
Si le taux de réponse ne nous permet pas, pour le moment, d’appréhender la situation de manière globale (28% de réponses et retours), on peut néanmoins mettre en avant quelques éléments.
Parmi les 13 associations et écoles de danse nous ayant fait part de leur situation, 3 d’entre elles estiment que le confinement fragilise peu la structure (dont une association d’éducation populaire proposant diverses activités artistiques), 6 se considèrent beaucoup impactées et 4 énormément (à savoir 70% d’entre elles).
Seulement 3 écoles de danse ont engagé les démarches de demande de chômage partiel et une seule association continue à payer les salariés normalement. Toutes les autres écoles n’y ont pas recours étant donné que les professeurs sont des travailleurs indépendants (ne pouvant donc pas avoir recours au chômage).

En ce qui concerne les troupes et ateliers de théâtre, sur les 11 répondants, 36% s’estiment beaucoup impactés, 18% s’avèrent peu impactés, 18% également très peu ou pas du tout et 3 structures (27%) n’ont pas donné d’avis.
Aucun n’a recours au chômage partiel puisque les ateliers sont donnés par des bénévoles et dans la plupart des cas par des travailleurs indépendants ou via le paiement de prestations à des associations partenaires.

Contact : Coralie Reboulet – chargée de mission danse, théâtre et cirque – dansetheatre.adda32@gers.fr

La situation des 2 écoles de cirque gersoises :
Les 2 écoles de cirque du Gers – le Pop Circus à Auch et Circ’Adour à Jû-Belloc – ont pu nous faire part de leur situation. Ce sont toutes 2 des associations fonctionnant avec des bénévoles et un ou plusieurs salarié.s.
Cette situation de confinement les fragilise « beaucoup » et « énormément ». En effet, l’ensemble des cours réguliers se voient annulés (33h hebdomadaire au Pop Circus, 12h en moyenne à Circ’Adour), ainsi que d’autres activités annexes (proposition de stages, spectacles, ateliers proposés aux partenaires, location des salles etc.), qui étaient des occasions de faire découvrir le cirque à de nouveaux publics, renforcer la pratique des adhérents ainsi qu’une source de revenus.
Les 2 associations ont engagé les démarches de recours au chômage partiel pour au moins une partie des salariés.
Il faut également soulever que le cirque est une pratique artistique pour laquelle il est difficile de proposer des cours et ateliers à distance et en visio, nécessitant pour plusieurs disciplines des équipements et agrées.

Contact : Coralie Reboulet – chargée de mission danse, théâtre et cirque – dansetheatre.adda32@gers.fr

Pour l’ensemble des structures d’enseignement artistique :
Au-delà de l’annulation stricte des cours et ateliers, ces structures peuvent être impactées et fragilisées via l’annulation d’autres activités :
• Se pose la question de la tenue ou non des spectacles, représentations, auditions, concerts de fin d’année, qui constituent à la fois une source de recettes non négligeables (parfois même très importantes) et aussi le moyen de promouvoir des disciplines artistiques et de susciter de futures inscriptions.
• Ces structures sont aussi porteuses d’événements artistiques et culturelles, moteurs-animateurs d’une vie locale, qui se retrouvent annulés (la Journée mondiale du Théâtre organisée par le Comité départemental de théâtre amateur le 21 mars à Fleurance, en partenariat avec la troupe locale le Théâtre des Halles, mobilisant une troupe locale ainsi que le réseau de théâtre amateur du département… ; annulation de spectacles de cirque et représentations dans le cadre de l’animation des villes et village, entre autres).
• De nombreux stages proposés par les structures d’enseignement artistique ont été annulés – actions et initiatives permettant de développer la pratique des adhérents, attirer de nouveaux publics.
• Ainsi que des locations de salles, qui génèrent des fonds propres non négligeables.

Bien que cela ne remplace pas la qualité et le suivi d’un cours en présence physique, ainsi que l’importance de la dynamique de groupe, les professeurs trouvent des solutions et des alternatives numériques sont mises en place pour pallier, dans une certaine mesure, à l’annulation des cours : vidéos en ligne, tuto, cours en visio via ZOOM, cours via des live sur Instagram, challenge danse sur les réseaux sociaux etc. Mais aussi des partages plus libres de moment de pratique artistique, des invitations à créer et à les faire circuler sur les réseaux… Les intervenants font preuve de créativité !

Aussi, quel que soit le statut des enseignants (auto-entrepreneurs ou salariés), tous sont professionnels et ce confinement imposé fragilise grandement leurs quotidiens.
L’Adda 32 ne peut que favoriser le renforcement d’un engagement solidaire et citoyen envers ces structures au travers de dons (passant par le maintien du paiement des cours n’ayant pas eu lieu, dans leur totalité ou de manière partielle), selon les possibilités de chaque famille.

>> Afin de continuer à échanger sur les difficultés et problématiques rencontrées, et envisager ensemble des pistes de solutions, l’Adda 32 propose à chaque secteur d’enseignement artistique des rendez-vous en visio :
– Le vendredi 15 mai, à 10h, pour les écoles de danse ;
– Le lundi 18 mai, à 10h, pour les directeurs et 18 h pour les responsables associatifs des écoles de musique ;
– Le jeudi 28 mai, à 10h, pour les ateliers théâtre.

Merci de bien vouloir nous informer de votre souhait de participer à ces rendez-vous par téléphone (05.62.67.47.47) pour par mail (flamarque.addagers@gers.fr pour les écoles de musique & dansetheatre.adda32@gers.fr pour les écoles de danse et ateliers théâtre).

>> Voir le questionnaire à destination des structures de pratiques et enseignements artistiques